La cause fondamentale qui détermine les variations les plus amples du rendement du travail et qui, à long terme, s’avère prépondérante c’est le progrès technique engendré par le progrès scientifique.

Les variations de l’ordre de 1 à 5 ou à 10 qui ont affecté depuis cent cinquante ans les branches fondamentales de l’activité traditionnelle de l’homme ne peuvent être expliquées ni par des facteurs financiers tels que le crédit, ni par le plein emploi, ni par la mentalité individuelle du travailleur […] Les progrès enregistrés depuis 150 ans dans l’industrie et dans l’agriculture résultent donc essentiellement des progrès mêmes réalisés dans les sciences physique, chimiques, naturelles […]

Le progrès technique, s’il était le résultat du seul progrès scientifique, serait le même pour toutes les nations, car la science appartient au domaine public. Si le rendement du travail varie selon les nations et même selon les entreprises, c’est que, pour s’incarner dans le progrès technique, le progrès scientifique rencontre des obstacles matériels d’inégale importance, que l’homme surmonte plus inégalement encore. (facteurs financiers, facteurs économiques, facteurs humains).

Le Grand Espoir du XXe siècle, 1949, p. 70-71