jean fourastie

Humanisme

Il reste que, de tous les livres qui aient été écrits pour nous aider à vivre, je pense pour ma part que l’Évangile est le meilleur. […] Il est impressionnant que le livre qui est encore de nos jours le meilleur pour notre sagesse, pour le progrès social et pour l’équilibre intime de chaque être humain dans la réussite comme dans la souffrance, qui a soutenu et encouragé non seulement des milliers d’hommes de bien et de dévouement, mais encore des milliers de chercheurs et de savants, ait pu être écrit il y a 2000 ans, par des hommes ignorant tout des connaissances scientifiques contemporaines, et de l’évolution de l’humanité.

Que l’on croie ou non en la divinité du Christ, l’une des sources de notre civilisation est là, et cette source est toujours vive.

Laissez-moi donc juger de ce qui m’aide à vivre.

Conclusion de Essais de morale prospective

Le mal est le mépris du long terme.

Le réel ne suffit pas à expliquer le réel.

Phrases de Jean Fourastié, souvent reprises

Les valeurs qui font durer l’humanité et donnent le bonheur aux hommes ne sont pas les mêmes que celles qui la font progresse. Or les dernières ont aujourd’hui presque effacé les premières. La restauration des valeurs de durée et leur synthèse avec les valeurs de progrès sont nécessaires à la survie de l’humanité.

Conclusion de D’une France à une autre

 

Naguère, la mort était au centre de la vie, comme le cimetière au centre du village ; aujourd’hui, la mort est exilée aux marges de la vieillesse. Naguère l’homme, sans cesse menacé par la pauvreté et la maladie, vivait de ses parents ou pour ses enfants ; il était occupé à subsister et à faire subsister ses proches – Aujourd’hui est donné, gratuitement, tout le nécessaire et une grande masse de superflu ; chaque être se croit autonome et ne cherche qu’en lui les buts et le sens de la vie.

Or, ce sont les peuples pauvres qui ont l’ardeur de vivre, et qui chantent pendant le  travail…

Les Trente Glorieuses, 1979

L’homme n’a qu’une pensée claire à la fois.

Ce que je voudrais retenir ici c'est le fait que la perception par l'homme du réel extérieur n'est pas aussi simple et sûre qu'on le croit même dans les milieux scientifiques. Il existe des limites certaines, mais difficiles à déceler, presque impossibles à rendre conscientes à l'objectivité de nos images du réel.
lire aussi l’R de Garches

(Ce que je crois, 1981, p. 51)