jean fourastie

Daniel Cohen, "Il faut dire que les temps ont changé", chronique (fiévreuse) d'une mutation qui inquiète, Albin Michel, 2018.

 

 Jean Fourastié, dès 1949, prévoyait le progrès des Trente glorieuses et avertissait qu’industrie et agriculture produiraient davantage avec moins de travailleurs ; l’économie serait tertiaire, peu génératrice de croissance. Avec des loisirs et un niveau de vie supérieur, on pouvait espérer que la civilisation serait plus humaine.


Loin de se réjouir du progrès, les jeunes de 1968 ont voulu une vie sans contrainte et dénoncé la société de consommation et le capitalisme. Une réaction conservatrice a tenté de se faire entendre depuis. Ces visions ont engendré bien des désillusions. La soif de croissance n’a pas été étanchée.


La société qui s’annonce va-t-elle trouver un nouveau modèle de croissance grâce aux gains de productivité générés par l’intelligence artificielle ? À quel prix ? Cohen ouvre la perspective d’une société numérique au service de l’homme… à moins que les robots ne remplacent les humains !


Fourastié voyait des signes positifs dans les institutions internationales et les mouvements associatifs… Avec lui, « faisons confiance au long mystère de l’homme ».