jean fourastie
Daniel Cohen, professeur à l’Ecole d’économie de Paris et directeur du département d’économie à l’Ecole Normale Supérieure, poursuit ses réflexions sur l’économie numérique, en analysant les effets de la pandémie de Covid-19, par un article de la revue Alternatives Economiques du 19 avril 2020.
Dans son dernier ouvrage, "Il faut dire que les temps ont changé", il repartait de la prédiction de Jean Fourastié selon laquelle nos économies allaient quitter le travail de la terre et de la matière, le "primaire" et le "secondaire", pour s'occuper de l'homme lui-même, pour entrer dans une économie de services ou le face à face est essentiel : aide à la personne, enseignement, santé, tourisme, …
Jean Fourastié avait conscience que la civilisation tertiaire aurait comme corolaire une croissance faible ou nulle, et souhaitait que ce soit un monde plus humain. Daniel Cohen répond au "syndrome de Jean Fourastié" en prônant l’économie numérique qui, à son sens, redonnera de la croissance en transformant le client en un ensemble de données gérées à distance. Il constate que la crise du Covid-19 est un accélérateur de cette économie, mais aussi celui d'un capitalisme numérique monopolistique : les Gafa, mais aussi Airbnb, Booking, Uber et d'autres captent une rente…
Dans la société industrielle, le travail à la chaine était l’envers de la société d’abondance, le travail en ligne en prend le relais.
Enfin si, pour sortir du confinement, on reprend le modèle asiatique du testing et du tracking, on peut craindre le risque de faire un pas de plus vers une société de surveillance, un défi aux libertés individuelles. À nous d’inventer une nouvelle voie dans le respect des libertés individuelles qui sont le propre de nos sociétés démocratiques.
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