jean fourastie
Au début des années 80 s’amorce un affaissement de la fécondité française après un bref rebond. Ainsi persiste “L’hiver démographique“ en France et en Europe dans une quasi indifférence. Les questions de population –fécondité, immigration, et vieillissement- sont dérangeantes et ne sont guère prises en compte.
Est-ce un refus de voir ?
Cette question était au cœur d’un colloque “ L’enjeu démographique“ organisé en 1981, sous la présidence d’Alfred Sauvy, par l’A.P.R.D (Association pour la recherche et l’information démographique) présidée par Gérard-François Dumont.
C’est dans le cadre de ce colloque qu’Alfred Sauvy intervint sur le thème “Démographie et refus de voir“. Le compte-rendu de son intervention dans les actes de ce colloque est d’une grande richesse et aborde tous aspects du problème. C’est une véritable synthèse de la pensée du maître qui va bien au delà de la simple analyse démographique.
La conclusion de son intervention “ L’Europe et les pays occidentaux acceptent, sinon de sombrer lentement, du moins de le constater discrètement“ est étonnamment d’actualité tout comme son commentaire “ Dès qu’est seulement prononcé le nom de vieillissement pour établir le diagnostic de cette lente dégradation, une sorte de réaction se manifeste contre ce jugement trop franc, trop direct. Tant que le diagnostic sera refusé, il ne sera pas question de trouver le remède spécifique“.
Ce jugement sévère mais lucide porté voilà 40 ans demeure hélas d’une cruelle actualité.
Pour lire l'article d'Alfred Sauvy, cliquez ici
Relire un article déjà ancien d’Alfred Sauvy étonne toujours. Le maître s’élève au-dessus des évènements –écume de la mer dit Valery- pour voir beaucoup plus loin et plus haut. De ce fait, il se projette toujours vers l’avenir et expose les faits essentiels. Dans le cas présent, le fait essentiel c’est bien “ Le vieux continent a oublié que les hommes sont ses seules vraies richesses“. Et il le montre en rappelant que le mal de nos sociétés occidentales réside d’abord dans le refus de donner la vie.
Observons que ce que le maître dénonçait voilà 40 ans continue à sévir : les taux de fécondité ont continué à plonger et l’Europe, y compris la France, ne renouvelle plus ses générations.
Pire encore, les études démographiques ne suscitent aucun intérêt ou presque au point que des questions qui leur sont pourtant directement liées, la réforme des retraites en France par exemple, ne les évoquent même pas. Parler aujourd’hui de politique familiale semble incongru. On a oublié que les enfants d’aujourd’hui assureront les retraites de demain.
L'expansion 17-30 avril 1987
Ce texte très bref, publié voilà plus de 30 ans est d’une brûlante actualité à l’heure où la faiblesse de l’Europe, accentuée par le Brexit, éclate aux yeux. Sauvy alerte notamment sur le vieillissement et ses conséquences notamment sur les retraites. Il rappelle, prêchant d’ailleurs dans le désert, que le problème est fondamentalement démographique : il faut des producteurs de richesses pour que les retraités puissent être payés. Les naissances d’aujourd’hui gagent les retraites de demain. Ce point fondamental est ignoré, notamment en France, des apprentis sorciers qui “gèrent“ le dossier des retraites et, par voie de conséquence, des citoyens mal informés.
Une bonne réforme passe avant tout par une bonne politique familiale permettant de redresser une situation démographique inquiétante, conséquence du détricotage depuis trop longtemps des mesures ayant permis le redressement français après la guerre.
Publié dans l' journal l'expansion le 2 novembre 1989
L'évolution de l'immigration en France ces dernières années - de 1974 à 1980 - peut-elle se comparer à celle des années 1930 ? Les décisions prises aux deux époques par les gouvernements respectifs peuvent-elles être rapprochées ?
Une rencontre avec M. Alfred Sauvy, fondateur de l'INED et représentant de la France à la Commission de la Population des Nations-Unies
paru dans la revue Population et avenir, n° 554, mai-juillet 1981
Le problème des vieux ne date certes pas d’aujourd’hui, et il est sans doute très vieux lui-même. Déjà, dès les temps préhistoriques, les hommes essayaient d’utiliser les vieux le mieux possible, demandant à ceux-là mêmes qui n’avaient pas assez de forces physiques de « raconter des histoires ». Vous voyez que cela n’a guère changé aujourd’hui.
Texte publié en février 1985 dans le Cahier du m.u.r.s. n° 02 , suite à la conférence prononcée par M. Alfrerd SAUVY le 8 décembre 1983, au cours d’un séminaire sur le vieillissement qui s’est tenu à Tunis (Tunisie).
Pour lire l'article cliquez ici
Dans le lot, fort ·imposant, de préjugés et de sophismes, qui touche une forte partie de l'opinion, figure l'idée selon laquelle le chômage résulte d'un excès de nombre, donc d'un excès de natalité et pourrait être résorbé par une baisse de cette natalité.
Regardons de plus près : les pays qui ont ·le plus de chômeurs sont précisément les moins peuplés, le Canada et les Etats-Unis, riches en ressources naturelles . Au contraire, la Suisse, l'Autriche, dont la population dépasse nettement les possibilités que semblent suggérer les ressources naturelles ont un pourcentage de chômeurs très réduit.
Pour lire l'article publié dans population et avenir, n°548 de mars-avril 1980, cliquez ici
De son vivant,Alfred SAUVY a beaucoup contribué à limiter les ravages de la désinformation. Il avail un humour corrosif, et une façon bien à lui de remettre les choses en place. Les spécialistes de l 'intoxication ne s'y frottaient pas. Ils ont donc prudemment attendu pour cracher leur venin : Alfred SAUVY est tombé malade en mars 1990 ; c'est le mois suivant ques'est ouverte la mauvaise querelle des indices.
Nous avons retrouvé, dans les Actes d'un colloque de l'A.P.R.D., tenu à Meudon (L'Enjeu démographique, Editions de l'APRD, Paris 1981), Un texte d'Alfred SAUVY qui reste d 'une actualilé surprenante. Nous en publions ci-dessous de larges extraits.
Alfred Sauvy analyse ici le rapport du Club de Rome paru en 1971
Il insiste sur ce qui lui parait essentiel, le déficit croissant de protéines en Asie du Sud-Est qui repose sur un postulat, la production régionale de protéines jusqu'en 2025. Elle repose sur deux inconnues, la croissance de la population et celle de la production agricole. Elle met en avant le risque de famine aigùe en Asie du Sud-Est. Le second péril est l'intoxication progressive de l'atmosphère sur lequel le second rapport du club de Rome met trop peu l'accent.et le réchauffesment climatique qu'il va entraîner.
Paru dans la revue Dirigeant, n°58, février 1975
Alfred Sauvy aborde ici les conséquences du vieillissement de la population en s'appuyant sur deux moyens classiques, le raisonnement et l'expérience. Partout, au vu de l'expérience, le vieillissement entraîne échec, déclin et même chute définitive. Elle entraîne, révolte des jeunes, laxisme et autoanalgésie.
Paru dans Après demain, n° 220, janvier 1980
Texte publié suite à la conférence prononcée par M. Alfrerd SAUVY le 8 décembre 1983, au cours d’un séminaire sur le vieillissement qui s’est tenu à Tunis (Tunisie).
Référence est J241-1156 « Un texte d’Alfred Sauvy datant d’un quart de siècle : toujours une source de stimulation scientifique », Sciences & Devenir - Les Cahiers du M.U.R.S (Mouvement universel de la responsabilité scientifique), n° 56, 2008.
Pour lire le texte d'Alfred Sauvy, cliquez ici
Pour lire l'analyse qu'en fait Gérard François Dumont, cliquez ici
Pour traiter du thème d'actualité retenu par le Conseil d'Administration du 12° congrès national à Perpignan en 1989, "Europe jeune, Europe de vieux" Nous avons fait appel à un spécialiste de renommée mondiale : Alfred Sauvy, professeur honoraire au Collège de France, statisticien, économiste, sociologue, pour qui la démographie n'a pas de secret.
12 ° congrès national Perpignan, juin 1989
Une étude sensationnelle
En raison de la nouveauté et de l'importance exceptionnelle des travaux faits pour l'Alliance nationale par M. Sauvy, nous leur consacrons la plus grande partie dece numéro de notre revue et attirons sur eux tout spécialement l'attention de nos lecteurs
Alliance contre la dépopulation. 1932
Alliance contre la dépopulation. 1934
L'accroissement du nombre de milliards d'habitants sur la terre n'est pas un mal en soi. Le professeur Alfred Sauvy, président du Conseil scientifique de l'Institut national d'études démographiques, s'attaque à une idée reçue, la surpopulation mondiale, et montre notamment que l'Asie, plus peuplée que l'Afrique connait une meilleure situation économique, ...
Revue GEO. N° 121. Mars 1989
"Méfiez-vous de l'arithmétique ; sachez que la clé est dans le commerce extérieur ; n'hésitez pas à augmenter l'essence ; dites la
vérité aux Français"; c'est en ces termes qu'Alfred Sauvy qui poursuivait : "Comme tout gouvernement de tout pays, comme tout politique démocrate de notre temps, vous allez être pris entre les hommes et les faits : les hommes, vous venez de les voir, de les entendre, ils vous ont fait confiance et ils espèrent, sans tumulte, une amélioration de leur sort. Vous êtes, je le répète, pris, ou plutôt écartelé, entre les hommes et les faits. Si vous donnez raison aux premiers, craignez la vengeance des seconds".
L'expansion. 5-18 juin 1981
J'en viens à un problème plus difficile à étudier que celui de la fécondité, c'est le lien entre la crise occidentale et le vieillissement. Ici le refus de voir est particulièrement dangereux. Quand je dis crise, je ne vise pas la situation immédiate couramment appelé ainsi, mais l'évolution profonde et durable qui se manifeste partout. L'Europe et les pays occidentaux acceptent, sinon de sombrer lentement, du moins de le constater discrètement. Mais, au lieu de chercher les causes profondes, les hommes recourent à de mesquines querelles. «Le sommeil est profond qui berce les statues». Dès qu'est seulement prononcé le nom de vieillissement pour établir le diagnostic de cette lente dégradation, une sorte de réaction se manifeste contre ce jugement trop franc, trop direct. Tant que le diagnostic sera refusé, il ne sera pas question de trouver le remède spécifique. Mais le jour où il sera clairement exprimé, combien de reproches pleuvront sur les dirigeants, sur les informateurs, sur toutes les têtes du pays, politiques, économiques, universitaires, syndicales, qui auront tout fait pour cacher ce mal éminemment guérissable. Ne ménageons pas les efforts pour que s'ouvrent enfin les yeux.
Interview publiée dans le n°623 de la revue Population et avenir , mai-juin 1995
Il ne s'agit pas ici du fameux axiome si simple « le temps c'est de l'argent ». Est-elle cependant toujours employée, cette matière précieuse, fuyante qu'on appelle le temps? Dans tous les domaines de notre existence privée ou professionnelle, nous voyons ces deux auxiliaires, richesse matérielle et durée, ces deux adversaires parfois, qui cherchent à s’ignorer mais que nous devons bien inclure dans un acte unique : notre décision.
Publié dans Revue CIC. Vol III. Numéro spécial. Janvier-juin 1987. page 7-13
Tribune d'Alfred Sauvy publiée dans l'Expansion le 7 novembre 1985
Tribune publiée dans l'Expansion le 6 septembre 1985
Extraits du chapitre II : les conséquences du vieillissement de la population, de La France ridée, paru au livre de poche, collection Pluriel.
Dans le lot, fort imposant, de préjugés et de sophismes, qui touche une forte partie de l'opinion, figure l'idée selon laquelle le chômage résulte d'un excès de nombre, donc d'un excès de natalité, et pourrait être résorbé par cette baisse de natalité.
Regardons de plus près : les pays qui ont le plus de chômeurs sont précisément les moins peuplés, le Canada et les Etats-Unis, riches en ressources naturelles. Au contraire, la Suisse , l'Autriche, dont la population dépasse nettement les possibilités que semblent suggérer les ressources naturelles ont un pourcentage de chômeurs très réduit
Dans son ouvrage “La vie en plus“ paru en 1981, Alfred Sauvy évoque son passage en cabinet ministériel en 1937 avec Charles Spinasse, premier ministre de l’économie nationale, puis, en novembre 1938, auprès de Paul Reynaud.
Cette expérience fait de cet homme issu de la “Statistique générale“ un observateur légitime, lucide et documenté, de l’action et des résultats économiques du Front populaire : elle nourrira son “Histoire économique de la France entre les deux guerres“ qu’il entreprend en 1965.
Aussi l’article “Des socialismes à la française“ publié dans l’Expansion en 1971, reposant sur une connaissance des faits et une solide expérience de l’exercice du pouvoir, sonne-t’il comme un avertissement des dangers du “Jeu périmé des mirages“, même s’il se félicite de l’ouverture d’un débat sur des questions vitales pour le pays.
Avec le recul du temps, la vision d’Alfred Sauvy, près de 50 ans plus tard, apparait toujours d’actualité.
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L’institut National d’Etudes Démographiques (INED) à peine créé par ordonnance du 24 octobre 1945, un des premiers soucis de son Directeur, Alfred Sauvy, est de lui donner un support lui permettant de rayonner à l’extérieur. Il en définit clairement et simplement l’objectif “La revue Population a pour objet essentiel de faire connaitre les résultats de ses recherches. Elle ne s’adresse pas seulement aux démographes spécialisés, mais encore à tous ceux qui se préoccupent des grands problèmes d’intérêt national.“ Le grand intérêt de cette introduction réside dans le fait qu’Alfred Sauvy profite de l’occasion pour rappeler les raisons de la création de l’INED ainsi que sa mission. Ces deux points sont toujours d’actualité.
Pour relire le texte fondateur de la revue Population par Alfred Sauvy, cliquez ici
Ce texte est l’éditorial du n° 372, septembre –octobre 1945 de “Vitalité Française“ revue de l’Alliance Nationale contre la dépopulation.
A la parution de ce numéro, la guerre est terminée depuis à peine cinq mois et la France est en chantier de reconstruction, y compris démographique. A cette date, Alfred Sauvy vient d’être nommé directeur de l’Institut National d’Etudes démographiques nouvellement créé.
D’emblée, il donne le ton en soulignant l’impérieuse nécessité de la formation des hommes trop oubliée ou sous-estimée. Il reviendra dans son œuvre sur l’importance du facteur humain et de la formation. C’est toujours et plus que jamais, un sujet d’actualité