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JEAN FOURASTIÉ ENTRE DEUX MONDES : Mémoires en forme de dialogue avec sa fille Jacqueline
Dans Le Monde du 25 novembre 1994, Pierre Drouin annonçait ainsi le livre de Mémoires :
Les «trente glorieuses ». Elles sont passées sous ce panache dans le langage courant, ces années d'après-guerre qui ont brillé d'un rare éclat économique. Peu de ceux qui évoquent cette croissance à toute vapeur de la France savent que c'était là le titre d'un livre de Jean Fourastié, édité en 1979 (Fayard). Les connaisseurs citeront aussi de mémoire Le Grand Espoir du vingtième siècle (PUF), Machinisme et bien-être (éd. de Minuit), et les Quarante Mille Heures (Gonthier-Laffont). Or, cet auteur, disparu en 1990, a publié une cinquantaine de livres. Il a laissé une trace profonde non seulement dans la pensée économique, mais dans l'histoire du Plan français, à Sciences-Po, à l'École pratique des hautes études, au Conservatoire national des arts et métiers où il enseigna.
Sa fille Jacqueline avait commencé à édifier ses « mémoires » en dialoguant avec lui au magnétophone. La mort a interrompu ce travail, mais elle nous livre aujourd'hui ce qui était déjà enregistré, accompagné de notes et d'extraits de conférences, de cours, d'ouvrages, d'articles, etc. L'ensemble se tient fort bien et éclaire des aspects parfois peu connus du personnage. On appréciera notamment ses portraits de quatre hommes avec qui il a travaillé : Jean Monnet, Alfred Sauvy, Georges Friedmann et Pierre Vendryès, et la manière dont il introduisit en économie politique la notion de « productivité» ou de «prix réel ».
♦ Ce livre vient de recevoir le prix de la Fondation Dunant (Académie des sciences morales et politiques).
(paru dans Le Monde du 25 novembre 1994)
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