jean fourastie
Nos remerciements chaleureux vont à notre adhérente, Marie-Michelle Bataille, par ailleurs secrétaire de l’Association des Catalans de Paris et membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental, qui nous a permis de découvrir les textes présentés ci-dessous.
L’accent a été mis dans cet article sur le sujet majeur du revenu national, mais Alfred Sauvy a également présenté en 1954 deux rapports sur des sujets relatifs à l’enseignement public. Ces deux textes sont d’une grande richesse et l’apport du maître y est si évident et important qu’ils méritent que l’on y consacre un second dossier à paraitre dans la lettre n°6 qui clôturera l’étude consacrée à “Sauvy au Conseil économique“ (extrait de la lettre aux adhérents n°5 de décembre 2016).
C’est une activité mal connue que celle d’Alfred Sauvy au Conseil économique. Elle est occultée par l’importance des postes qu’il occupe pendant cette période et par le nombre et la variété des ouvrages qu’il publie simultanément.
Entré en 1947 au Conseil Économique, Alfred Sauvy est depuis 1945 Directeur de l’INED (Institut National d’Études Démographiques) et, depuis 1946, de la revue Population ainsi que Délégué de la France aux Nations Unies (Commission de la statistique puis de la Population). En outre, à cette date, il a publié plus d’une dizaine d’ouvrages[1] consacrés à l’économie et à la démographie. Parallèlement, il enseigne jusqu’en 1959 à l’Institut d’études politiques de Paris, communément désigné par l'apocope « Sciences Po ». C’est dire qu’il a du pain sur la planche.
Alfred Sauvy s’implique pendant 27 ans dans l’activité du Conseil, dont il est président de la section[2] de la conjoncture et du plan de 1951 à 1972.
Pendant ces 27 ans, il présente 12 rapports[3], la plupart sur saisine directe du Conseil. Certes, le rapporteur d’une section n’exprime pas ses propres analyses, mais celle de la section du Conseil auquel il appartient qui doit approuver le rapport. Toutefois, dans le cas présent, la rare compétence d’Alfred Sauvy dans des domaines pointus, comme la statistique, ainsi que sa forte personnalité, laissent penser qu’il n’est pas totalement étranger à la saisine directe du Conseil sur la plupart des sujets et qu’il a, au minimum, fortement influencé la réflexion de sa section.
On est par ailleurs frappé par la clarté de la langue, la rigueur de l’argumentation ainsi que le souci de l’opinion et de la jeunesse qui témoignent de la plume du maître.
On ne s’étonne pas que les rapports qu’il présente aient un lien direct avec ses compétences et ses préoccupations fondamentales : conjoncture économique, revenu national, statistiques, démographie... Bref, tout ce qui peut apporter “De la lumière !“ aux responsables politiques et à l’opinion.
On retrouve en effet dans les thèmes traités l’observation maintes fois répétée d’Alfred Sauvy, exprimée notamment dans ses ouvrages Histoire économique de la France entre les deux guerres[4], “La machine et le chômage“[5], De la rumeur à l’histoire[6] etc. “Nous rencontrons constamment cette déplorable ignorance: l’opinion et malheureusement les pouvoirs publics ne sont informés que superficiellement, selon une sélection déformante. “[7].
Sans doute a-t-il pensé que le Conseil offrirait la solution permettant d’informer tout à la fois l’opinion publique et surtout les responsables politiques….
Son influence s’exerce tout particulièrement sur le thème de l’étude du revenu national[8] que le Conseil traitera huit fois de 1950 à 1970. Sous sa présidence, la Commission de la conjoncture et du plan s’implique également sur des sujets d’actualité comme La liberté du marché de l’essence[9] en 1950, Étude du deuxième plan de modernisation et d’équipement : équipement scolaire et universitaire[10] et Constructions scolaires de l’enseignement du premier degré[11] en 1954.
En 1956, 1959 et 1963, le Conseil se penche sur des sujets ayant un lien direct avec le revenu national mais très techniques comme Étude des méthodes de calcul et de représentativité de l’indice de la production industrielle[12] en 1956, Étude des tableaux d’échange inter secteur[13] en 1959 et Étude des indicateurs rapides de l’activité économique[14] en 1963. Après une interruption de sept ans, il rapporte en 1970 sur La révision des méthodes de la comptabilité nationale et de la prévision[15].
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1° C’est le 24 mai 1949 qu’il rapporte pour la première fois sur le sujet Liberté du marché de l’essence dont le Conseil s’est saisi de lui-même, question alors d’actualité. La France, en 1949 est encore en phase de reconstruction dans le climat de la guerre froide. Elle est en outre engagée dans la guerre d’Indochine et se trouve dépendante des États-Unis au plan financier – le plan Marshall est signé en septembre 1947- ainsi que pour son approvisionnement en produits pétroliers.
L’avis du Conseil préconise que “la liberté des prix devrait être rétablie, dès que possible, mais sans relèvement de prix et à condition que le montant des devises nécessaires à l’alimentation, à l’industrie et à l’équipement du pays ne soit en aucun cas réduit“.
Cet avis, très daté, présente un intérêt historique certain à défaut d’enseignements pérennes car il explique de façon détaillée les contraintes dans lesquelles se débattait la France d’alors. On ne peut écrire l’histoire de cette période en ignorant ces contraintes.
2° Le 8 mars 1950, le Conseil décide de se saisir “de façon permanente, de la question de l’établissement du revenu national, de contrôler et de coordonner les travaux qui y sont relatifs et, le cas échéant, d’effectuer lui-même ces travaux“. Vaste programme !
Il s’agit là d’un chantier majeur qui débouche le 20 décembre de la même année sur l’important rapport Étude du revenu national présenté par Alfred Sauvy au nom des sections réunies des finances, du crédit, de la fiscalité et de l’économie nationale. Il est adopté par le Conseil à la forte majorité de 90 voix contre 47 et 2 abstentions.
Ce texte est très intéressant sur la forme comme sur le fond.
Sur la forme, on retrouve dès le début du texte la patte de Sauvy avec notamment le rappel des économistes français du XVIIIe siècle qui renvoie à la bibliothèque de livres anciens du maître. On y retrouve aussi l’accent mis sur l’intérêt et l’importance des études relatives au revenu national et le retard de la France en la matière. Son expérience des cabinets ministériels d’avant-guerre est sous-jacente.
Sur le fond, le texte est très riche et ambitionne pour le Conseil un rôle opérationnel majeur en matière de revenu national.
La formulation est directe voire impérative quand il dit au législateur “ …il y a lieu :
1° De mettre d’urgence en application le plan comptable ainsi que Conseil économique l’a recommandé dans son avis en date du 23 mars 1949…..
2° De voter d’urgence une loi relative à la communication obligatoire de renseignements……en matière de statistiques,
……..
7° De procéder lui-même (le Conseil) régulièrement à un examen critique des documents et des méthodes relatives à l’évaluation du revenu national“.
Mieux encore, le rapport précise explicitement :
“ En ce qui concerne le calcul immédiat du revenu national,
(Le Conseil) décide :
1° de demander aux organismes statistiques compétents de lui communiquer rapidement les données statistiques de base relatives à l’évaluation du revenu national en 1949 et 1950……..
…………
3° De confier le soin à sa sous-commission du revenu national, sous le contrôle de ses commissions réunies de l’économie nationale et des finances, de suivre les travaux…….“.
On a ainsi un véritable plan d’action avec répartition des missions où l’on sent le sens de l’organisation, la clarté de l’expression, le volontarisme et l’expérience de Sauvy qui, fort probablement, a entrainé avec lui les membres de sa section puis le Conseil tout entier.
La section, sous l’impulsion d’Alfred Sauvy, président de la section de la conjoncture et du plan de 1951 à 1972, maintient la pression sur le gouvernement pendant toute cette période.
En 1952, alors que se poursuit la guerre d’Indochine et le réarmemement du fait de la guerre froide, le Conseil tire le bilan de “l’expérience Pinay“ qui ambitionne la maitrise de l’inflation avec une étude très riche et très complètée par des annexes très fouillées, avec en premier lieu un point sur la situation démographique.. La conclusion est éloquente :“Une interruption de la hausse des prix et un arrêt de la psychose de hausse se sont incontestablement produits au premier semestre 1952……. La stabilisation monétaire et la remise en ordre de l’économie ne doivent pas, sous peine d’être illusoires, être obtenus au détriment des objectifs à plus long terme. L’augmentation de la production……. permettra, seule, d’assurer la permanence d’une stabilité monétaire ; elle nécessite la continuation d’un effort d’investissement et de construction, ainsi qu’un effort pour assainir la structure entière de l’économie française.“
Un an plus tard, en 1953, le rapport que présente Alfred Sauvy met le doigt, comme son titre l’indique, sur Insuffisance des statistiques françaises et moyens d’y remédier : statistiques du chômage et de l’emploi.
Le Conseil revient en 1954 sur la question du revenu national. C’est en quelque sorte un bilan de l’action de Conseil en la matière depuis 1949. Le rapport, intitulé Rapport général sur le revenu national, débute par un bref historique remontant au XVIIIe siècle qui est bien dans la manière d’Alfred Sauvy. Il se poursuit par les recherches en France depuis la libération, l’organisation des travaux notamment statistiques en France et, naturellement, par l’action du Conseil économique depuis 1951. Les résultats sommaires depuis 1949, éclairés par un rappel de définitions et méthodes, précèdent les résultats sommaires depuis 1949, un rappel des résultats antérieurs et la comptabilité des territoires d’outre-mer.
En conclusion, le Conseil se félicite notamment “des progrès accomplis par la comptabilité nationale depuis quelques années“.
De ce rapport très riche, on relève la patte de Sauvy, dans le rappel constant de l’histoire économique et de l’importance du temps long. On relève aussi au paragraphe des relations interindustrielles la référence aux travaux de Leontieff et une explication simple et claire de l’intérêt de cette étude.
En 1954 encore, Alfred Sauvy rapporte un important texte d’une grande audace intitulé Résolution tendant à inviter le gouvernement à publier les comptes prévisionnels de la nation pour l’année 1955 en même temps que le projet de budget et à les soumettre au Conseil économique“.
Le Conseil, suivant son rapporteur, demande au gouvernement, in fine de cette résolution, “ d’associer la Commission de la conjoncture économique et du revenu national du Conseil économique au dernier stade de l’élaboration de ces comptes (prévisionnels de la nation), de telle sorte que le Conseil soit mis en mesure de donner son avis en temps utile, c’est-à-dire avant que s’engage la discussion budgétaire“.
C’était revendiquer pour le Conseil un rôle quasi opérationnel valorisant grandement ses avis. Il n’a pas été possible de s’assurer de la suite donnée à cette demande.
En 1956 et 1959[16], le Conseil adopte des rapports plus techiques mais dont l’objectif demeure une meilleure appréhension du revenu national. Alfred Sauvy qui vient d’entrer au Colège de France où il crée la chaire de Démographie sociale et de vie des populations, rapporte ainsi les deux textes qui suivent:
– 1956 : Étude des méthodes de calcul et de la représentativité de l’indice de la production industrielle.
– 1959 : Étude des tableaux d’échanges intersecteurs. Alfred Sauvy fait largement référence une fois de plus aux travaux de Leontieff et… de Quesnay.
Les 25 et 26 juin 1963, Alfred Sauvy présente un rapport très nourri intitulé Étude des indicateurs rapides de l’activité économique, qui analyse notamment les symptômes pré-inflationnistes.
Cette étude débute par un historique très détaillé et se poursuit par une étude comparative sur les expériences étrangères. Cette présentation est typique de la méthode Sauvy qui finalise à cette époque son ouvrage sur l’Histoire économique de la France entre les deux guerres. L’inventaire et l’analyse des indicateurs existants est suivie par l’exposé des “lacunes à déplorer et des réformes à proposer“.
Celles relatives à la mesure de la durée du travail sont particulièrement intéressantes.
“ La tendance de l’économie dans les pays d’Europe conduit... à essayer de retirer (aux phénomènes financiers) leur place prépondérante de jadis, pour toucher davantage les phénomènes humains. Quand nous employons ici le mot humain, ce n’est pas seulement pour invoquer un souci d’humanité. Le point de vue économique le plus strict conduit à mesurer avec le plus grand soin les forces en action et celles qui sont disponibles. Or, sur ce point, nous sommes en retard sur plusieurs pays étrangers, sur l’avant guerre sur certains points. Il importe ici de proposer non pas une simple amélioration de l’outil, mais une réforme fondamentale.“
La réforme vise donc à mensualiser les enquêtes trimestrielles, à raccourcir les délais de réalisation et de diffusion et à procéder trimestriellement à une enquête plus large et approfondie.
Deux conclusions de ces propositions rappelleront quelque chose aux adhérents de l’Association Alfred Sauvy :
- “La montée des jeunes au cours des prochaines années ne permet pas, pour une question aussi grave, de se contenter de demi-mesures“.
- “ Le Conseil économique et social insiste spécialement sur cette lacune (chiffres sur la durée du travail et l’emploi) plus grave encore maintenant que la population en âge d’activité va augmenter de façon continue“.
Alfred Sauvy, qui a quitté en 1962 la direction de l’INED, tout en demeurant directeur de la revue Population et a publié en 1959 La montée des jeunes[17] et en 1963 la troisième édition entièrement revue de Théorie générale de la population (vol 1. Economie et croissance)[18], n’oublie jamais de rappeler au Conseil la composante démographique de l’économie.
Les 10 et 11 mars 1970, Georges Pompidou étant Président de la République alors que les “trente glorieuses“ touchent à leur fin, Alfred Sauvy va rapporter pour la dernière fois sur le sujet du revenu national par le biais de la comptabilité nationale. Le Conseil s’est en effet saisi en octobre 1969 de La révision des méthodes de la comptabilité nationale et de la prévision. Le rapport est très technique et les propositions nombreuses et fouillées.Il mériterait une étude plus approfondieque ne peut accueillir cette modeste lettre. On se contente donc de picorer quelques points particulièrement intéressants et toujours d’actualité où l’on peut sentir l’influence du maître:
- “Diverses améliorations (en dépit des grands progrès réalisés depuis une vingtaine d’années) s’avèrent nécessaires et possibles dans les limites imposéees par la préoccupation de ne pas alourdir à l’excès la charge matérielle des entreprises…“
- “Pousser les recherches sur le sous-emploi de salariés, de chefs d’entreprises et artisans, notamment pour la population féminine et les jeunes,
- “Prévoir la population active par professions qui serait nécessaire pour satisfaire ces besoins publics et privés (en produits et services)“
- “Prévoir et estimer la population active par professions telle qu’elle se dégage de l’enseignement et des orientations données aux jeunes.“
- “ Prévoir l’immigration nécessaire dans les professions délaissées.“
Les recommandations formulées en conclusion de l’avis du Conseil relatives à la publication des résultats statistiques et prévisionnels gardent toute leur pertinence et sont remarquables par leur clarté et leur souci pédagogique :
- “La publication des résultats a non seulement pour effet de renseigner l’opinion, les pouvoirs publics, les organismes professionnels, etc., sur la marche présente et future de l’économie, mais de susciter une amélioration des méthodes, en particulier pour la prévision.“
D’où les prescriptions dont on aimerait qu’eles aient été suivies de davantage d’effets et qui sont donc toujours d’une pleine actualité :
- Publier sans délai les prévisions formulées, quels qu’en soient les résultats.
- Séparer non seulement en fait, mais aux yeux de l’opinion les services de statistique et les services de conjoncture.
- Faciliter à toute organisation formulant des prévisions l’accès aux informations.
- Recourir plus fréquemment et plus clairement à l’utilisation de fourchettes pour juger les degrés d’approximation, et de variantes pour juger l’influence de plusieurs facteurs.
- Séparer le plus possible les calculs techniques et les choix politiques.
- Publier des versions simplifiées des comptes de la nation de façon à montrer à chaque particulier ou groupe comment il est intéressé par l’évolution de l’ensemble.
- Renseigner de façon continue la presse afin d’éviter les erreurs résultant d’une non-compréhension technique des résultats.
- Favoriser une large diffusion des faits économiques par la radio et la télévision en conciliant les conditions de clarté et de fidélité et en adoptant une présentation agréable et vivante.
- Développer l’enseignement de l’économie à partir de la connaissance des faits et de leur observation scientifique, en les complétant par une analyse critique.
Inclure, selon ces principes, une initiation économique élémentaire des jeunes dans les nouveaux programmes d’enseignement.
C’est sur ce rapport que se clôture le cycle des interventions officielles d’Alfred Sauvy au Conseil économique et social dont il cesse d’être membre en 1974, ce qui ne veut pas dire qu’il sera inactif au Conseil pendant les quatre années qui suivent son dernier rapport de 1970.
[1] Notamment : Essai sur la conjoncture et la prévision économique (1938), Les statistiques et l’organisation professionnelle (1943), Statistiques industrielles obligatoires (1943), Richesse et population (1944), La population, ses lois, ses équilibres (1944), Bien-être et population (1945), Chances de l’économie française (1946), Des Français pour la France (avec le professeur Debré) (1946).
[2] Les sections sont les formations ordinaires de travail du Conseil. Chaque section est composée de 27 à 30 conseillers
[3] Cf. la liste à l’adresse http://www.lecese.fr/search/site/sauvy
[4] Economica, 1984, 3 volumes.
[5] Dunod, 1980.
[6] Dunod, 1985.
[7] Repris dans Alfred Sauvy, La vieillesse des nations, Textes choisis, présentés et annoté par Jean-Claude Chesnais, Gallimard, 2001..
[8] Titre d’un rapport du 20 décembre 1950 dont Alfred Sauvy est le rapporteur.
[9] Titre d’un rapport du 24 mai 1949 dont Alfred Sauvy est le rapporteur.
[10] Titre d’un rapport du 8 juillet 1954 dont Alfred Sauvy est le rapporteur.
[11] Titre d’un rapport du 24 mars 1954 dont Alfred Sauvy est le rapporteur.
[12] Titre d’un rapport du 11 décembre 1956 dont Alfred Sauvy est le rapporteur.
[13] Titre d’un rapport du 21 avril 1959 dont Afred Sauvy est le rapporteur.
[14] Titre d’un rapport du 26 juin 1963 dont Afred Sauvy est le rapporteur.
[15] Titre d’un rapport du 11 mars 1970 dont Afred Sauvy est le rapporteur.
[16] En 1956, la guerre d’Indochine est terminée depuis plus d’un an, mais celle d’Algérie a débuté et la guerre froide se poursuit. Le budget des armées pèse alors très lourd. En 1959, De Gaulle est revenu au pouvoir et la France vit depuis octobre 1958 sous le régime de la Ve République.
[17] Calmann-Lévy, 1959.
[18] PUF, 1963.