jean fourastie
Tous ceux qui ont bénéficié de l'amitié d'Alfred Sauvy, qui aurait eu cent ans en 1998, savent que ses bulletins de vote étaient favorables aux candidats socialistes ou sociaux-démocrates. Enfant de la France profonde, sa simplicité l'éloignait de la suffisance d'une certaine bourgeoisie1 qui votait essentiellement à droite avant l'essor de ce qu'il est convenu d'appeler de façon péjorative "la gauche caviar".
Alfred Sauvy pensait que le sens de la justice avait plus de chance de s'épanouir sous l'impulsion de dirigeants issus de la gauche. Mais, connaissant la nature humaine, il savait qu'au delà du bulletin de vote, le citoyen doit se faire entendre des décideurs politiques, ce qu'il fit par ses livres, par ses conférences, par de multiples interventions.
Panoramiques n°36. 1998