jean fourastie
Johan Rivalland explique pourquoi il est difficile de transmettre la vision évolutive de Jean Fourastié à la jeunesse actuelle.
Le système éducatif français me semble évoluer plus que jamais « à deux vitesses ». Le fossé paraît grand entre, d’une part, une sorte d’élite dûment sélectionnée et d’autre part, un public large et nombreux vis-à-vis duquel la transmission de savoirs apparaît de plus en plus difficile.
Outre les problèmes de discipline, de vocabulaire, de syntaxe ou plus simplement d’expression, beaucoup de jeunes ont une perte de repères, notamment historiques (mais pas seulement). Elle est d’autant plus préoccupante qu’elle semble s’accélérer à mesure que les technologies dites « de l’information » (sacré paradoxe !) et de la communication progressent. Egocentrisme et immédiateté, faible capacité de recul, difficulté à établir des liens entre les idées, ou problème de simple bon sens, le gouffre paraît tellement important que beaucoup d’enseignants se découragent face à ce terrible constat. Il convient cependant d’être patient, déterminé, ambitieux et constructif, si l’on entend remédier au moins en partie à certaines de ces défaillances.
L’être humain n’a aucune raison d’avoir fondamentalement changé. C’est pourquoi il est essentiel, lorsqu’on est enseignant, de croire en la capacité de l’élève à apprendre et à progresser. N’est-ce pas là le propre de l’enseignement, quels que soient les obstacles de l’époque ?
Johan Rivalland,
Professeur de Marketing et d’Économie
publie régulièrement sur le site
www.contrepoints.org