jean fourastie
Les 1400 séries de prix qui sont sur le sous-site http://stats.fourastie-sauvy.org/ ont été mises à jour pour 2018, à l’exception des moyennes annuelles.
Une partie des séries de prix industriels a été complétée avec des prix provenant des catalogues Manufrance de 1969 à 1979 : ces séries confirment que l’essentiel de la baisse considérable des prix réels des objets manufacturés a eu lieu pendant Les Trente Glorieuses.
La baisse est surtout spectaculaire entre 1950 et 1980.
- Une « additionneuse portative » coûtait 132 salaires horaires en 1966 et une calculatrice de poche 3,70 salaires horaires en 1979, et aujourd’hui, 1,5 euros, moins de 5 minutes de travail.
- La bicyclette bon marché revenait à plus de 1000 salaires horaires en 1891, à près de 200 salaires horaires en 1948, à 45 en 1979 et à une vingtaine aujourd’hui.
- Une cafetière 12 tasses valait 63 salaires horaires en 1950 et 8 en 1979 (électrique), aujourd’hui un seul.
Jean Fourastié ne raisonnait pas sur des idées, mais sur des faits. Il a dirigé de nombreux ouvrages sur l’évolution des prix. Jacqueline Fourastié a numérisé et transféré sur le site du Comité environ 1 400 séries de prix, la plupart provenant de ce travail et les a mises à jour depuis, autant que possible ; beaucoup de séries commencent en 1875.
En analysant les prix sur le long terme, on peut comprendre l’évolution des modes de vie entre le monde actuel et celui des siècles précédents. La comparaison peut se faire aisément en utilisant le «prix réel » qui est le quotient du prix courant par le salaire horaire total minimum. On suit donc le temps qu’il faut pour produire un objet ou pour qu’un smicard gagne de quoi l’acheter.
Étudier les prix à long terme, c’est mesurer la productivité et le niveau de vie qui en découle. Jean Fourastié calculait le rapport du prix nominal au salaire horaire total le plus faible. Ainsi, il éliminait les variations de la monnaie, et mesurait à la fois le temps de production d’un bien et le temps de travail nécessaire à son achat. Cette vision ne tient pas compte des profits ; mais elle a son sens à long terme, lorsqu’on compare des prix « réels » tous calculés de la même manière.